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mardi 15 mai 2007

179 - Une brise venue du Sud

Je suis las ce soir, et mon âme éprouvée se tourne vers toi. Sois mon cierge Sandrine. Mon coeur lourd résonne jusqu’à toi, et c’est l’écho de sa solitude que tu entends. La quiète et officielle désignée est près de moi certes, mais moi je suis loin d’elle. Je suis seul comme un amant peut l’être lorsqu’il a perdu ses plus chères étoiles.

Je t’aime comme je t’ai aimée de loin dans le train de Louxor, dans les rues du Caire, dans l’avion, à la station Denfert-Rochereau… Je t’aime comme je t’ai aimée de près devant la légitime présence aux aguets, sans rien lui cacher, franc comme le soleil, droit comme une statue.

J’aime Toulouse à cause de ton nom Sandrine. Je ne connais pas cette cité que l’on dit rose, mais je connais Amiens que l’on dit triste. Et sais-tu pourquoi j’aime Amiens la grise ? Pas seulement parce que j’ai grandi dans la Somme, mais aussi et surtout parce que là-bas j’ai aimé cet autre oiseau bien nommé que tu as rencontré dans le train Louxor-Le Caire, jadis. Las ! Aujourd’hui le volatile s’est embourbé dans quelque fange et ses ailes sont devenues vaines.

Je te sais fille du Sud, soeur du mistral, enfant de la lumière et du sel : mûrie sous le soleil azuréen, enivrée des effluves marins. Je t’aime Sandrine, fleur sèche, mystère amer, belle et linéale créature, pauvre enfant aux cheveux d’or, chère affligée aux yeux clairs…

Ce soir je t’écris pour la millième fois Sandrine : écoute-moi, ne raille pas mon émoi, ne bafoue pas mes rêves, ne m’abandonne pas pour la millième fois. Et je n’ai pourtant d’yeux que pour celle qui me raille, me méprise et me maudit... Je n’ai de sentiments que pour cette fille qui m’ignore, me bafoue, m’afflige : ce soir je n’ai de coeur que pour toi Sandrine. J’aime une impossible conquête, hélas !

J’attends une pauvre étoile que j’aime et qui ne m’aime pas.

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