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dimanche 20 mai 2007

655 - Théâtre amoureux

Christine,

Votre silence me pèse, chère exilée, estimable morte, précieuse stèle. Avec votre visage fait pour charmer les peintres maudits et les poètes désespérés, vous êtes un tombeau gracieux et tendre, une porte ouverte sur des amours éternelles, sombres et exquisément morbides…

Je songe à vous dans le secret des jours qui passent, indolents. On me croit vide, insoucieux, léger… Je suis hanté par un amour étrange et beau dédié à cette statue éloignée que vous êtes… Vous la lointaine amante, idéale conception poétique, pietà aux traits élégiaques, bohémienne au front onirique, vous incarnez les hauteurs non académiques mais sincères de mon âme sensible aux causes suprêmes.

Les sommets inédits où j’ai accédé, porté par vos ailes funèbres, rejoignent les flèches du vaisseau chartrain. Mon olympe de marbre et de lumière, d’ombre et de gloire est situé à l’exacte intersection de l’amour et de la laideur, de la souffrance et de la beauté, de l’éblouissement et du vertige. Entre la fosse et l’infini.

Sur le chemin des étoiles.

Chartres n’est qu’un prétexte, le symbole de ma quête esthétique et spirituelle : un trésor à portée de vue, la première marche vers l’horizon cosmique. Et vous Christine, vous représentez l’idéal de cet infatigable sybarite que je suis à la poursuite d’un mystère d’âpre beauté dépassant nos ordinaires conceptions temporelles. Voilà à mes yeux ce que vous êtes : un idéal.

Quasi christique.

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