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dimanche 20 mai 2007

710 - L'homme qui vole

La Beauté me donne des ailes.

Les muses sont ma force, les astres ma source, la pluie ma braise. La neige m'enflamme, la vase m'enivre, le brin d'herbe me donne le vertige. Le monde est codé, au-delà de toute compréhension je le contemple et me tais.

Et la beauté n'est plus un problème.

Les étoiles paissent dans l'empyrée et les champs de foin parfument le firmament : le beau est complexe, le sublime est simple. Quand la voile est profonde, le voile épais, prendre le large devient facile.

L'alchimie qui donne son éclat au monde est hors de portée humaine : tout mystère s'appréhende avec des yeux candides. Un oiseau, un arbre, un visage, une montagne ? L'adulte est interrogateur, l'enfant est ébloui.

Je suis habité par des feux plus grands que moi. Une lumière me porte plus haut que l'aile de ma plume, une force me pousse loin de mon terrestre horizon, une voix d'un silence éclatant m'enchante mieux que les violons de bois.

Un rayon de la Lune suffit à embraser une âme, un grain de sable est comme une montagne, un cristal de givre vaut un iceberg. A l'échelle de la Beauté tout est égal. Ce qui est beau n'a pas de limite. Les reflets de la lumière partent dans tous les sens, rien ne borne l'immatériel. L'infini n'ayant pas d'aune, il ne fait rien de mesquin et tout de splendide.

A chaque frisson de mon esprit devant le galet, l'écume, l'aube, la mouche, la nue ou l'humble feuille du buisson, je file un peu plus vite vers l'immensité, emporté par le vent de la Poésie.

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